Publié dans Cœur, esprit

Mourir sans avoir trouvé.

Est-ce envisageable de s’être fait choisir par une voie et de mourir sans s’être dégager du marasme par cette voie.

Est-ce un niveau qui est atteint ou bien est-ce la voie qui nous épluche à la force de notre détermination.

Les deux pourraient être les mêmes. Cependant de quel niveau parle t on ? Sensible et réceptif dès les débuts, ou bouché même dans la perfection du tir. Serait ce envisageable. Si je reprends les expressions:

  • la porte n’en est pas une,
  • la voie n’en est pas une.

    Et donc…. Ornicar
Ornicar
Publié dans esprit, hanare, ikiai, kai, metsukai

Ne cultivons pas un tir absurde.


Il m’est très difficile d’empêcher mon mental intervenir pendant hanare. Sa forfaiture apparaît lorsque la flèche est perchée très au dessus de la mato. Pendant le tir, lorsqu’il prend le dessus, lorsque je prends la main, il et moi utilisons les doigts ingénument et malgré ma volonté de surface, pour appuyer sur le boshi comme sur une gâchette. Ils auraient pu tout aussi bien inventer une autre prestation pour justifier leurs présences. Ils se considèrent comme des deus-ex-machina qui viennent sauver leur monde .

Comment désactiver cette monstrueuse équipée . Avec la rigueur du metsukai et d’ikiai et surtout en ne renonçant pas à sumashi.

Ne pas perturber l’étiquette, ne pas commettre les sept mauvais sentiments, ne pas agir sans réfléchir. Cela est le premier sumashi.

les sept sentiments in Kyûdô kyôhon, manuel de kyûdô japonais, vol. 21

  • Joie – briser le cœur par la joie.
  • Colère – briser le foie par la colère.
  • Inquiétude – briser Dieu par l’inquiétude.
  • Tristesse – briser le gros intestin par la tristesse.
  • Peur – briser le rein par la peur.
  • Étonnement – briser le gros intestin par l’étonnement.
  • Pensée – briser la rate par la pensée

Seule la pensée humaine est capable de l’absurde, c’est bien peut être ce qui nous identifie. Spinoza me le sous entend

Tout ce qui est contraire à la Nature est en effet contraire à la Raison ; et ce qui est contraire à la Raison est absurde et doit en conséquence être rejeté.

Comme nous le remarquait un sensei,

lorsque tout est en place, un tir qui n’atteint pas la cible est contre nature.

La nature évoluant dans la raison, seul l’esprit humain est assez torve pour empêcher se qui se produit naturellement et spontanément. Il faut toucher la cible, non pas qu’on le veuille mais parce qu’après le développement des hassetsu, c’est naturellement dans l’ordre des choses. Toucher est dans l’évidence des hassetsu.

( ᗒ‸ᗕ) arête avec tes citations à la noix!

  1. (« Briser » un organe du corps est quelque chose à éclaircir. Sûrement lié à la médecine asiatique. En revanche plutôt qu’affirmer qu’un mauvais sentiments est un vice, il indique qu’un mauvais sentiments qui perdure engendre un déséquilibre dans le temps, malgré son apparence .)
    ↩︎
Publié dans heijoshin, RAIKI SHAGI, san-mi-itai, SHAHO KUN, shin-gyo-so, Shin-zen-bi

Do. Pourquoi faudrait-il que tout soit déjà cadré ?

J’aurais voulu de l’imagination, de la créativité dans l’usage d’un yumi. Et bien non, tout est déjà cadré. Il faut rentrer dans le moule précis et calibré. « C’est comme ça et pas autrement ». Pourquoi accepter cet acharnement à me contraindre ?

(ړײ)Oui, parce qu’après tout, ce n’est qu’un loisir, Furaidopoteto-San !

Deux choses:

  • Les fondations du kyudo c’est tout ce qui est immuable. Ce qui ressemble à des contraintes stériles servent à l’établissement d’un support stable de la pratique. Pour entrer dans la voie, je dois impérativement caler tout ce qui est identifié immuable. Les choses sûrement établie depuis des siècles doivent rapidement être mises en place. Ce cadre est notre dojo intérieur, l’univers de la voie. Plus je tergiverse à mettre les formes, à chercher mon individualité, plus je retarde l’entrée dans le kyudo.
  • Viens ensuite le kyudo. La voie n’est ni la technique ni l’étiquette. Cependant elle se trouve dans l’esprit et le coeur évoluant dans la technique et l’étiquette correctement établis.

Il se peut qu’on ne veuille faire que du tir à l’arc avec un yumi et habillé d’un kimono, mais alors ne parlons pas de kyudo !

(o.O)tu t’emportes, Jagaimo-San !

Publié dans hassetsu, kai, san-mi-itai, zanshin

Hassetsu dans le bon ordre

Le corps décrit une ouverture des bras, du corps, un placement du centre de gravité, une posture de l’esprit et du coeur jusqu’à zanshin. Pendant ce déroulé , l’arc est entrainé et pour suivre cette succession , il est déformé et emmagasine de l’énergie en se déformant .

Il n’est pas question d’ouvrir l’arc. L’ouverture de l’arc est la conséquence du mouvement du corps. Hassetsu n’est pas l’ouverture volontaire de l’arc mais une volonté de mise en place d’une posture du corps par un cheminement précis. L’arc semble être une aide pour la mise en place de cette posture.

Lorsque l’arc empêche la finalisation de la posture zanshin, le corps bute dans l’arc, on se tape la tête contre un mur. A la rupture du hanare, la posture se finalise dans zanshin.

(ツ) Bizarre non?

Publié dans san-mi-itai

L’arc sacré

L’arc se sacralise pendant kai lorsqu’il s’unit au corps et à l’esprit pour ne former qu’un. Si cette unité n’existe pas, l’arc n’est qu’un arc et n’a rien de sacré. La forme singulière du yumi est particulièrement adaptée pour établir avec intimité cette union au centre du corps tout entier. Pour les amateurs de symbolique et de sens cachés, l’occasion est très belle, mais risque d’être stérile. San mi ittai se réalise sans intention, les discours après coup sont sans intérêt.
Le geste des hassetsu transmet à l’arc une énergie jusqu’à kai. Puis, une fraction de seconde, les rôles s’inversent entre l’arc actif et le corps avec l’esprit qui demeurent stables. Hanare est la vie très éphémère de l’étincelle. Parce qu’il y a projection de la flèche, cet instant donne même un sens à l’existence du hanare de l’arc. Oui ce n’est pas vraiment le hanare du tireur.
Lorsqu’un fruit tombe de l’arbre, il ne sacralise ni l’arbre, ni le fruit. C’est parce que yumi permet au corps humain de participer à l’existence du hanare, après l’union de l’arc du corps et de l’esprit, que le yumi devient si particulier. Hanare ressemble à un transfert. Alors que le corps est stable, l’objet agit.
Je ne sais pas si un autre arc ou un autre objet permet une unité avec autant d’ intensité.

Publié dans Cœur, shin-gyo-so

Le véritable art exprime ce que coeur ne saurait exprimer autrement.

Plusieurs types d’art:

  • La représentation, l’illustration, l’image. Il n’y a pas un engagement de l’artiste. Le spectateur s’informe.
  • L’œuvre est une expérience de l’artiste. L’artiste s’est investi pour s’exprimer. Le spectateur assiste au spectacle sans engagement : Le spectateur juge. C’est un spectacle mondain.
  • L’artiste immerge le spectateur dans l’oeuvre et lui fait vivre une expérience (Musée juif de Berlin, ma japonais, Icônes orthodoxes du XIVe s.) L’œuvre seule ne fonctionne pas sans spectateur. Sans celui ci elle n’aurait alors pas de sens parce qu’elle est incomplète. Le spectateur est mis en situation d’émotion, contraint de réagir à l’œuvre jusqu’à se protéger , accepter, participer… A ce niveau, l’appellation « d’œuvre » semble dépassée.

Ensuite, dans ces formes, le caractère de l’art s’échelonne du vulgaire au noble, voire même peut-être moins que vulgaire ou plus que noble, sacré.

  • Vulgaire s’adresse à l’intellect et à l’instinct.
  • Noble s’adresse au coeur.

Je ne vais pas réécrire La gaya scienza (j’en suis évidemment incapable). Cependant nous y voila: shahin shakaku.

Les frontières sont poreuses ou suggestives entre ces profondeurs d’art. Pour une même œuvre, nous réagissons différemment, nous ne les percevons pas tous avec les même « récepteurs ».

La connaissance que l’homme a du principe universel, dépend de l’état de son esprit. L’esprit habituellement libre de passions, connaît sa mystérieuse essence. L’esprit habituellement passionné, ne connaîtra que ses effets.

Lao Tseu.

L’indice est le sentiment que ressent le spectateur : indifférence, agacement, euphorie, joie profonde, mal être, révolte. Aucun blâme par rapport à un spectateur inconséquent.
Je me souviens d’un petit tableau perdu dans un recoin d’Orsay qui m’avait révolté par sa folie. Ce qu’on peut y voir c’est une image mais surtout un être qui nous ébranle juste avec un pinceau. N’importe quelle personne peut prendre le même outil, cependant l’expression de son être profond n’est pas volontaire, le peintre peint un paysage avec ses moyens du bord et avec les moyens que son coeur met à disposition. Pour la majorité des visiteurs dans la course à ne rien rater d’essentiel , ce n’était qu’une image perdue dans un coin. J’ai regardé par curiosité qui avait pu faire un truc pareil. Van Gogh.

Alors qu’est ce que fabrique avec l’art de arc ?

Publié dans Cœur, esprit, hassetsu, rei, san-mi-itai

Raiki shagi. Justesse

 Nanani nanana … justesse en soi, on peut prendre l’arc.1 *

Ça parle de son intention, de l’esprit, du cœur, de sa place correcte dans le groupe mais aussi de la juste place que l’arc nous fait prendre pendant hassetsu, pendant hikiwake et kai, pour peu qu’on l’accepte.
L’arc fait partie du corps, l’équilibre de notre corps l’intègre pendant la pratique. Lorsque c’est intégré, hikiwake s’ouvre grâce à la gravité, la même qui nous permet de tenir debout sur le sol.

(*Citation de mémoire qui ne correspond finalement pas au manuel 📘 . Dez)

Publié dans san-mi-itai

Cœur. Ces émotions qui précèdent la pensée.

C’est notre intelligence émotive qui nous fait réagir rapidement à notre environnement.  L’émotion est plus rapide que la pensée et , dans une perspective évolutive, elle est arrivée avant notre système de pensées. 

Notre intelligence émotive désire que tout soit nouveau, surprenant et incertain. Nos pensées sont un levier pour sortir de nos émotions.

Ai je pu relever dans une mauvaise lecture.

Acquérir une meilleure maîtrise des techniques du tir permet de nous sentir plus à l’aise et ainsi de faire baisser le niveau d’émotion intérieure.

Quant aux comportements ainsi que toutes nos manies et routines incertaines révèlent nos débordements émotionnels.

Tout semble contradictoire. En essayant d’organiser une cohérence dans ce bazar, voici ce qui pourrait être envisagé:

  • L’émotion est de l’énergie en mouvement. Cette énergie est en amont de la matière.
  • L’émotion est plus efficace pour faire des étincelles.
  • Communiquer, c’est transmettre de l’émotion.
  • Celle ci n’est pas ruminée en soi mais tournée sur l’extérieur pour créer le lien autour de soi, à tel point que la relation l’emporte sur le contenu.
Photo de Matthew Twin sur Pexels.com

En exergue, Luc, fameux pour ses 5 portraits qui nous montre un chemin, a noté ce qu’il a entendu :

Où est votre trésor, là aussi sera votre cœur

Que Michel Quenot fait précéder par un

Miroir de l’être humain et de ses aspirations, l’art manifeste les mouvements du cœur.

encore que

Kokoro no koma ni tadzuna wo yurusuna.
Ne lâche jamais les rênes du cœur, ce poulain sauvage.

Faute de mieux, nous n’avons pas tous le même cœur. S’il est sincère, le tir en sera son expression.


Pour résumer, tirer rigoureusement sans laisser de place à l’émotion de l’ego, le paraître. Reste à découvrir le tir vivant où l’émotion s’exprime avec ce qui nous est de plus précieux, l’être.